La boulangerie, un secteur que la crise économique n’oublie pas !


La boulangerie, commerce de première nécessité, n’était pas le secteur d’activité le plus touché par la crise Covid. Aujourd’hui, elle risque d’être l’un des plus impacté par la fluctuation des prix et l’absence des matières premières. Dans cette instabilité se cumulent une flambée des prix, une pénurie de matières premières et une inflation des énergies. Une accumulation à laquelle nos clients doivent faire face ! Rencontre avec Florian CILLA, boulanger à Nancy.

Ressentez-vous déjà les effets de la crise ?

En effet, la crise ukrainienne est bien présente et se fait ressentir. En tant que commerce de première nécessité je n’ai pas vraiment souffert de la crise sanitaire. En revanche, il faut que je m’adapte car les prix des fournitures flambent, notamment les matières premières et l’électricité. Côté matières premières, je me fournis en farine locale. Mais même en direct, son prix dépend du cours mondial. Côté énergie, je ne peux pas travailler sans faire fonctionner mes fours. Il en est de même pour les produits laitiers notamment le prix du beurre qui a doublé en quelques années.

De ce fait, comment parvenez-vous à calculer vos prix ?

La plus grosse difficulté est de trouver le bon équilibre entre les augmentations des coûts de production et nos produits. En tant que boulanger, nous devons nourrir la population, nous ne pouvons pas faire fluctuer brusquement nos prix. Les gens font face aux mêmes problèmes… J’ai donc fait le choix de ne pas bouger le prix de ma baguette. C’est un produit de première nécessité, ma clientèle aussi doit pouvoir faire face.  Ma baguette tradition reste donc à 1 euro !  Je préfère répercuter ces augmentations sur des produits plus spéciaux…

Votre clientèle est-elle toujours au rendez-vous ?

Oui et je pense que ma localisation me sert finalement beaucoup aujourd’hui. Je ne suis pas en centre-ville ce qui me donne la possibilité de rester dans des tarifs concurrentiels et de permettre à ma clientèle de continuer de venir. Mes confrères qui doivent déjà faire des tarifs un peu plus hauts du fait de leur localisation sont encore plus impactés !

Comment envisagez-vous les prochains mois ?

C’est très difficile à dire. On va continuer les efforts pour maintenir l’activité. Le manque de visibilité est le problème principal pour traverser une crise !

Avec une clientèle principalement étudiante, Monsieur Cilla fait le choix de répercuter ses contraintes sur des produits comme les pains spéciaux. Une stratégie humaine et efficace qui permet à Florian Cilla, adhérent boulanger de Nancy, de garder ses clients tout en maintenant son activité.