Le GAEC de l’Altiplano est une ferme très dynamique gérée par la sixième génération de la famille. L’exploitation laitière est inscrite dans le label HVE (Haute Valeur environnementale) depuis cette année. Elle est diversifiée avec un atelier de vente directe de charcuteries, steaks hachés, plats cuisinés et viande bovine. Cette exploitation est, aussi, très innovante par son élevage d’alpagas. Elle est enfin référencée « Ferme pédagogique et découverte ». Rencontre avec Mickaël MATHIEU, le père de famille…
Comment avez-vous eu l’idée de faire un élevage d’alpagas ?
L’élevage d’alpagas est né à la suite d’une visite au salon de l’agriculture de 1989. Je voulais m’installer avec ma tante en GAEC mais l’exploitation n’était pas assez rentable pour faire vivre 2 associés. C’était à l’époque où les portes ouvertes à la ferme ou l’accueil des classes devenaient incontournables. C’est ma première innovation ! J’ai fait venir 10 femelles et
1 mâle directement du Chili et on a commencé à faire de la laine. Elle nous permet de vendre du fil à tricoter et des vêtements.
Comment avez-vous continué de faire évoluer votre ferme ?
J’ai la chance d’avoir ma femme et mes fils qui veulent s’installer sur la ferme avec moi. J’essaye de la faire évoluer pour que chacun puisse trouver sa place et rester rentable. Nous avons mis en place une ferme découverte et pédagogique afin de faire découvrir notre métier. Nous avons construit une salle d’accueil aux normes afin de recevoir tout public sur rendez-vous (scolaire, centre aéré, rassemblement de famille…). Nous proposons, aussi, des visites pédestres de la ferme. On essaye d’innover en fonction des demandes de la société !
Nous faisons face à plusieurs crises mondiales. Quels sont les impacts sur votre exploitation ? Comment parvenez-vous à vous adapter ?
Le principal impact ? Le prix du carburant ! On a besoin de nos tracteurs au quotidien pour nourrir les animaux, pour nos cultures. Ma ferme est sur deux communes, je dois aussi faire des aller-retours… On a une augmentation énorme des charges en carburant liée à l’augmentation du prix. Nous subissons aussi des augmentations dans beaucoup d’autres domaines (engrais, aliments du bétail, électricité,…) ! Mais je n’ai pas le choix je dois continuer de travailler. J’essaye de calculer les coûts pour être au plus juste, de faire des fourrages de qualité pour mes bêtes et être le plus autonome possible !
Quand on a des animaux, qu’on fait du lait, on ne peut pas laisser tomber !
Quels sont vos prochains projets ? Avez-vous des innovations en tête ?
On est en train de refaire un bâtiment vaches laitières pour regrouper nos troupeaux qui sont séparés sur 2 zones différentes. Quand ce sera terminé, on gagnera beaucoup de temps et on fera des économies d’énergie. Ensuite, nous voulons installer notre second fils. Ce qui nous poussera encore une fois à améliorer l’exploitation. Et puis, on pense de plus en plus à installer des panneaux photovoltaïques. On aimerait devenir un peu plus autonome en énergie. La nouvelle crise qui arrive nous prouve encore plus ce besoin ! On consomme vraiment beaucoup d’électricité et de carburant, si on a la possibilité de faire quelque chose pour faire des économies cela mérite une véritable réflexion !
Le GAEC de l’ALTIPLANO a connu une véritable ascension passant de 69 hectares pour 100 000 litres de lait à 190 hectares et 1 180 000 litres, en moins de 20 ans. Pour la famille MATHIEU, installation rime véritablement avec innovation. Comme l’affirme Mickaël MATHIEU, l’avenir n’est pas si facile à prévoir mais une chose est sûre, c’est en famille qu’ils feront face.
